16.

 

Sur le bateau à destination de Memphis, Médès avait dressé une liste d’arguments pour rompre l’alliance naissante avec Béga. Aucun ne résistait à l’examen. Ce prêtre se présentait bien comme le complice idéal. Aigri, rancunier, animé d’une intelligence tortueuse, tenace, dépourvu de cette sensibilité primaire qui empêche de commettre le mal, il détenait des secrets dont Médès voulait s’emparer depuis toujours. Certes, il faudrait l’amadouer, savoir le flatter au bon moment et lui faire croire qu’il était l’homme le plus important du trio. À Médès de dompter son caractère bouillant.

Il n’oubliait pas l’or de Pount que lui seul ne considérait pas comme une illusion. Dans l’immédiat, impossible de détourner un équipage sans être repéré. Plus tard, il mettrait la main sur un chantier naval et utiliserait sa fortune afin de conquérir ce trésor.

Le gardien extérieur salua son maître bien bas et alerta le gardien intérieur qui ouvrit aussitôt la lourde porte de l’opulente demeure. Dans l’allée, il croisa le docteur Goua, visiblement pressé.

— Mon épouse serait-elle souffrante ?

— Migraine d’oisive. Je lui ai prescrit une pommade et un somnifère léger. Mais il y a plus grave.

— Parlez, je vous en prie.

— Elle est trop grosse. Si elle continue à grignoter toute la journée, elle deviendra obèse. L’alimentation, voilà le secret de la santé. Bon, j’ai des cas plus sérieux à traiter.

Médès et Gergou s’isolèrent dans le bureau du Secrétaire de la Maison du Roi après qu’on leur eut servi de la bière, des galettes chaudes et de la viande séchée.

— Assassiner Sésostris me paraît impossible, estima Gergou. Il est trop bien protégé, personne n’osera s’en prendre à lui. Si nous engageons un tueur, il sera arrêté et nous dénoncera.

— Probable, mais il existe néanmoins un moyen d’agir : affaiblir le roi en nous attaquant à ses proches. Si nous sapons les fondations qu’il estime indestructibles, nous l’isolerons. Alors, il sera à notre portée. Commençons par l’homme que tu connais le mieux : le Grand Trésorier Senânkh.

— Je le connais bien, c’est vrai, et n’ai malheureusement rien d’intéressant à vous apprendre. Ce bonhomme est intègre ! Son seul défaut consiste à trop aimer la bonne cuisine. Et pas une femme, si aguichante soit-elle, ne le transformera en agneau bêlant.

— Ton analyse me paraît exacte, reconnut Médès. Puisqu’on ne peut pas corrompre Senânkh, nous le piégerons. N’oublie pas que j’ai travaillé au ministère de l’Économie et que son fonctionnement n’a pas de secret pour moi. Voici comment nous allons procéder. Cette fois, l’unique talent de mon épouse nous sera utile.

 

La quarantaine vigoureuse, les joues rebondies et le ventre épanoui, le Grand Trésorier du royaume, placé à la tête de la Double Maison blanche, semblait être un bon vivant, sympathique et chaleureux. En réalité, il se comportait comme un meneur d’hommes implacable et redouté, au caractère intransigeant, dépourvu du sens de la diplomatie et impitoyable avec les fainéants. Quant aux flatteurs et aux mous, ils ne faisaient pas long feu dans ses équipes. Chargé par le pharaon de la juste répartition des richesses, Senânkh considérait que la bonne tenue des comptes de l’État était une condition indispensable au maintien de Maât et de la civilisation. En cas de gaspillage, d’endettement ou de laisser-aller, le tissu social se déchirerait et la porte serait ouverte à n’importe quel abus.

Comme chaque semaine, le Grand Trésorier se rendit chez le vizir Khnoum-Hotep afin d’examiner les besoins des provinces les moins bien loties. En les rendant prospères, le vizir confortait chaque jour l’unité retrouvée, conformément à la volonté du roi.

Aussi francs et directs l’un que l’autre, les deux dignitaires s’entendaient à merveille. Sans l’aide de Senânkh, Khnoum-Hotep ne serait peut-être pas parvenu à surmonter les mille et une mesquineries de l’administration centrale. Ni l’un ni l’autre n’étaient esclaves de l’ambition, se satisfaisant des responsabilités que le monarque leur confiait.

— Pas de problèmes particuliers, Grand Trésorier ?

— Des greniers à reconstruire d’urgence, des taxes sur la navigation augmentées sans mon accord, une dizaine de plaintes contre des percepteurs qui jouent aux tyrans, des retards dans la livraison de jarres à Thèbes, deux tire-au-flanc que je vais licencier… Je te fais grâce du reste. Et toi, toujours vaillant ?

— Le vizir s’épuise, mais l’Égypte se porte bien. Enfin, presque bien.

Dans la bouche de Khnoum-Hotep, ce genre de nuance laissait présager de graves soucis.

— Puis-je t’aider ?

— J’espère surtout que tu pourras t’aider toi-même. La bonne répartition des richesses n’est-elle pas ton premier devoir ?

— Je ne crois pas l’avoir oublié !

— Plusieurs hauts fonctionnaires pensent le contraire.

— Sur quelles bases ?

— Je viens de recevoir une dizaine de rapports fort embarrassés, accompagnés de lettres portant ton sceau et ordonnant des distributions de céréales plutôt surprenantes. En résumé, les trois quarts pour de riches propriétaires et le reste pour des familles modestes et des villages en difficulté qui ne recevront donc pas assez de nourriture. La population ne tardera pas à le savoir et ses protestations seront vigoureuses. Les juges instruiront forcément des plaintes. Elles remonteront jusqu’à moi, et je serai contraint de condamner le responsable. Tu devras quitter la Maison du Roi, Senânkh, et ta carrière se terminera en prison.

— Prends-tu ces accusations au sérieux ?

— Je dors mal depuis plusieurs nuits, mais n’ai pas le droit de détruire ces documents.

— Si tu commettais un tel délit, tu serais indigne de ta fonction. Montre-les-moi.

Senânkh lut avec attention.

— Est-ce bien ton sceau ? demanda le vizir.

— On le jurerait.

— Et ton écriture ?

— On le jurerait aussi.

— En ce cas, comment te justifies-tu ?

— J’aimerais m’expliquer devant le roi.

— Puisque Sa Majesté l’aurait exigé, ne perdons pas de temps.

Accablé, Khnoum-Hotep peina à se lever. Il se serait bien passé de ce scandale qui affaiblirait gravement la Maison du Roi. Et jamais il n’aurait cru que Senânkh cédât à la corruption.

 

Le calme du Grand Trésorier surprit le vizir. Sous le poids de telles accusations, comment pouvait-il rester aussi serein ? Face à Sésostris, cette façade s’écroulerait.

Sous le regard acéré du pharaon, Khnoum-Hotep fournit les éléments du dossier. Le monarque ne manifesta aucune émotion.

— Bien entendu, tout est faux.

— Bien entendu, confirma Senânkh.

— Majesté, objecta le vizir, vous avez les preuves sous les yeux !

— Mon sceau et mon écriture ont été parfaitement imités, affirma Senânkh.

— Ton système de défense n’est-il pas dérisoire ? s’inquiéta Khnoum-Hotep.

— Il le serait si j’étais incapable de démontrer mon innocence.

Le vizir reprit espoir.

— De quelle manière ?

— Voilà longtemps que je redoutais un coup tordu dans ce style-là. C’est pourquoi j’ai pris mes précautions en codant mon courrier officiel. Je décale toujours la troisième et la cinquième ligne de mes lettres. Lorsque j’écris la lettre S, le verrou, pour la huitième fois, j’allonge nettement la partie de droite. Quand il s’agit de la jambe, le B, je diminue le pied lors de sa deuxième apparition. Enfin, je dispose trois points noirs, très discrets, de manière à former un triangle au cœur du texte. Examine les missives qui me sont faussement attribuées, et tu constateras qu’aucun de ces signes caractéristiques n’y figure.

Le vizir se rendit à l’évidence.

— Comment puis-je être sûr que tu ne viens pas de les inventer ?

— De deux manières : d’abord, en sortant des archives mes lettres officielles où ces particularités apparaissent ; ensuite, en faisant confirmer mes dires par un témoin digne de foi qui était dans la confidence.

— Son nom ?

— Le pharaon d’Égypte.

Le vizir avala sa salive.

— Je suis heureux, très heureux ! Je vais immédiatement prévenir les accusateurs qu’ils ont été abusés. Quel esprit vicieux a pu commettre un tel forfait ?

— Quelqu’un qui voulait m’éliminer d’une façon légale et sans la moindre violence. L’idée était astucieuse, la parade semblait impossible. Parvenir à imiter ainsi un sceau et une écriture est un petit exploit. Tout laisse à supposer que j’ai un adversaire déterminé au sein de la haute administration.

— Peut-être même à l’intérieur de ton propre ministère, avança le vizir. Cherche parmi les jaloux et les déçus qui rêvent de prendre ta place. Je te préconise une mesure d’urgence : modifie ton code et ne le révèle pas, sauf à Sa Majesté.

 

Pour la dixième fois, le Libanais essaya.

Pour la dixième fois, il échoua. Comment renoncer à un vin blanc, doux et sucré, à du bœuf en daube, à des haricots à la graisse d’oie, à des gâteaux au miel et à la confiture de figues ? Certes, l’Annonciateur lui avait recommandé de moins boire et de moins manger, et ses conseils équivalaient à des ordres. Mais à quoi servait la richesse s’il fallait subir un régime qui ôtait toute joie de vivre ? Grâce à des robes plus amples, le Libanais espérait donner le change. En présence de l’Annonciateur, il se comporterait désormais comme un véritable ascète.

À son meilleur agent, le porteur d’eau, il n’offrit que des figues sèches.

— Médès est de retour à Memphis.

— Provenance ?

— D’après mes informateurs, Abydos.

— Abydos, le territoire sacré d’Osiris, réservé à quelques initiés ! s’étonna le Libanais. Pourquoi ce voyage ?

— Aucune idée.

Intrigué, le Libanais congédia son agent, prit une douche, se fit masser et revêtit un peignoir à franges si moelleux qu’il s’endormit en s’allongeant sur des coussins.

Son intendant le réveilla pour l’avertir de la visite de son capitaine, un excellent marin chargé du transport du bois en provenance du Liban.

— Nouvelle cargaison bien arrivée, patron. Et le reste avec.

— Pas d’ennuis avec les douaniers ?

— Pas le moindre, la filière fonctionne à merveille.

Buriné, les cheveux en bataille, le loup de mer s’exprimait lentement et d’une voix rugueuse.

— Côté transport, aucun problème. Côté réseau intérieur, encore des noises. Certes, depuis la réunification, la situation s’améliore puisqu’on peut passer sans difficulté d’une province à l’autre. J’ai maintenant des contacts dans chaque port, et l’information circule vite. Mais ça bloque à Kahoun.

— Pour quelle raison ?

— Un fonctionnaire local refuse la dernière accréditation à notre caravane. Il dispose pourtant des sauf-conduits de l’administration memphite, mais ça ne lui suffit pas ! Le bonhomme veut contrôler lui-même l’identité de chaque arrivant et la nature des marchandises.

— Fâcheux, très fâcheux… Comment s’appelle-t-il ?

— Héremsaf.

— Je m’en occupe.

 

Cette caravane, Héremsaf ne la sentait pas, tel un chien dont la truffe refuse un aliment frelaté. Cependant, le dossier semblait d’une clarté exemplaire, et il ne manquait aucune autorisation. Le scribe aurait dû ouvrir les portes de Kahoun et accueillir les étrangers sans même réfléchir. Néanmoins, son instinct lui commandait d’opérer une ultime vérification. Peut-être se trompait-il, mais au moins n’aurait-il pas de regret. Mieux valait être pointilleux que laxiste. Ce ne serait pas la première fois qu’une caravane abritant des clandestins et transportant des produits douteux tenterait de s’introduire à Kahoun. Récemment, un Syrien avait essayé de vendre de médiocres papyrus dont il garantissait toutefois la qualité supérieure.

Demain, Héremsaf s’entretiendrait avec Iker. Alors que le jeune homme connaissait une carrière fulgurante qui le conduirait au-delà de ce qu’il imaginait, pourquoi restait-il si triste et si tourmenté ? Voilà longtemps que le supérieur des prêtres d’Anubis n’avait pas conversé avec celui que beaucoup appelaient « le sauveur », à la suite de son remarquable travail pour éviter les effets dévastateurs de la crue. Un mal rongeait le scribe, quelle en était la cause ?

Seules des questions directes lui permettraient de recevoir des réponses franches. Dès le lendemain, Héremsaf convoquerait Iker et obtiendrait enfin la vérité.

Son secrétaire l’avertit de la visite d’une jeune femme.

— Je vais voir.

Une jolie brunette, bien maquillée, lui présenta un plat de fèves à l’ail, nappées d’une sauce aux fines herbes.

— Le cuisinier d’Iker est le spécialiste de cette recette. Il a pensé que vous seriez heureux de la déguster.

— Bonne idée.

— Mangez chaud, le goût sera parfait.

Comme il n’avait pas eu le temps de déjeuner, Héremsaf ne se fit pas prier, d’autant que le plat se révéla délicieux.

Pendant qu’il se régalait, Bina s’éloigna, le sourire aux lèvres.

 

Héremsaf ressentit les premières douleurs au milieu de la nuit. Il crut d’abord à une intoxication alimentaire, mais la souffrance devint si violente qu’elle lui coupa le souffle et l’empêcha de quitter son lit.

Ses muscles se tétanisèrent, son cœur cessa de battre. Le poison en provenance du Liban avait produit l’effet escompté.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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